La neuroplasticité des enfants fait référence à la capacité du cerveau en développement à modifier sa structure et ses connexions en réponse à l'expérience et à l'apprentissage. Elle permet au cerveau de s'adapter et de se remodeler tout au long de la vie, mais elle est particulièrement importante pendant l'enfance, lorsque le cerveau est en pleine croissance et développement.

La plasticité extraordinaire de l’enfant ne lui permet pas la stagnation dans ce que nous, adultes, appelons la souffrance. Cette souffrance non perçue comme telle par l’enfant prend la forme d’une adaptation instantanée, permise par une plasticité émotionnelle inégalable, que nous pourrions définir comme un réflexe de survie, et qui prendra plus tard le mot traumatisme. Ce sont les expériences les plus fréquentes (et non les meilleures) chez l'enfant (jusqu’à environ 5 ans), qui conditionnent le développement de son cerveau.

De plus, ceux-ci ressentent des émotions très fortes quand leurs besoins primaires (qui comprend les soins de base: manger, bouger, dormir, la sécurité, le réconfort et le besoin d'amour) ne sont pas comblés; car ils sont (jusqu'à l'âge de 6-7 ans) dominés par leur cerveau reptilien et leur système limbique (cerveau de nos émotions).  En bas âge, les enfants n'ont pas la capacité de réguler leurs émotions par eux-mêmes.  Ils ont besoin de nous, les adultes, pour les aider dans ce processus.  En absence de notre aide, la plasticité cérébrale permet aux circuits neuronaux de se réorganiser en réponse à la souffrance. Cela peut inclure des changements dans la connectivité entre les régions cérébrales et la formation de nouvelles synapses. Ces changements peuvent influencer la manière dont l'enfant perçoit, traite et régule ses émotions.  Si on laisse son enfant seul avec ses émotions débordantes, ou si on réagit avec ignorance par l'agression en criant ou en faisant usage de violence, cela crée un grand stress pour l’enfant, ce qui libère du cortisol. À forte dose, celui-ci peut modifier en profondeur les capacités du cerveau de l’enfant à se développer.  L'adaptation instantanée d'un enfant face à la souffrance, qui est nécessaire pour survivre dans un environnement malsain, acquiert au fil des années une double caractéristique : la rigidité et la fusion avec le Soi. Tel une armure qui a permis de survivre à un environnement toxique, cette posture s'attache désormais à la peau, devenant handicapante. Le corps grandit, les besoins et les désirs évoluent, et l'armure constituée des stratagèmes et des mécanismes d'adaptation autrefois essentiels et protecteur révèle son caractère limitant.  

Voici quelques facteurs qui démontre cela :

 À l'inverse, ce qui aide à faire maturer le cerveau c’est justement d’entourer l’enfant d’un environnement sans stress, rempli d'amour et d'empathie. 

Les traumatismes émotionnels vécus dans l'enfance peuvent se poursuivre à l'âge adulte. Les personnes qui ont été traumatisées dans leur enfance peuvent avoir du mal à réguler leurs émotions, à établir des relations saines et à gérer le stress. Cela peut entraîner des difficultés sur le plan professionnel, social et affectif.  Pour faire face au traumatisme émotionnel, les individus peuvent développer des mécanismes de défense, tels que la dissociation, le déni ou la répression des souvenirs douloureux. Bien que ces mécanismes puissent être utiles à court terme, ils peuvent entraver le processus de guérison et aggraver les problèmes à long terme.  Le désir de se conformer, d'être à la hauteur et de répondre aux attentes de notre environnement a supplanté notre besoin originel et fondamental d'authenticité et de congruence. La période d'individuation, qui s'étend de la trentaine à la cinquantaine, peut alors devenir le théâtre de prises de conscience particulièrement profondes, à condition qu'elle ne soit pas détournée par une carrière prenante ou des obligations parentales.

Pour la plupart d'entre nous, il devient évident que "quelque chose ne va plus" et que cela ne nous correspond plus. Pour ceux qui ont commencé à travailler sur eux-mêmes un peu plus tôt, nous comprenons que certains besoins ne sont pas satisfaits. Il est alors possible d'énumérer tous ces besoins et de les satisfaire.  La découverte de l'abandon de notre authenticité originelle au profit du besoin de liens permet de nous reconstituer progressivement grâce à la prise de conscience de notre véritable valeur.

La plasticité émotionnelle des enfants est une caractéristique précieuse de leur développement, mais elle peut également devenir un traumatisme à l'âge adulte si elle est exposée à des expériences ébranlantes. Il est essentiel de reconnaître les signes de traumatisme émotionnel, d'intervenir précocement et de fournir un soutien adéquat pour prévenir les conséquences négatives à long terme.


Écrit en incluant des partie du  texte de Stephan Schillinger et avec des notes tirées de l'article:  La plasticité cérébrale de Mykidemoi.fr